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Sur la route des Indes
Et si vous découvriez l’Orient et les Hauts-de-Seine autrement en visitant un palais indien à deux pas de chez vous ? Loin de l’architecture contemporaine de la fondation Vuitton, le pavillon des Indes est un décor sur lequel pèse la véritable histoire des Fould, le chapitre manquant de la comédie humaine. Par cette belle soirée de printemps, Meryl nous invite dans les coulisses d’une saga du XIXème siècle, l’humeur malicieuse et le verbe enjoué.
Situé dans le parc de Bécon à Courbevoie, le pavillon des Indes témoigne d’un passé tumultueux. Les Fould, célèbre famille de banquiers du Second Empire, défrayent la chronique de l’époque. « On pourrait même en faire un blockbuster » nous confie Meryl. Gustave, fils d’Achille Fould, s’éprend de Mademoiselle Simonin, comédienne à la Comédie-Française. Une liaison peu appréciée par Achille Fould. Et pour cause… Valérie Joséphine Simonin est déjà mariée. Elle s’enfuit à Londres pour annuler son premier mariage. Et d’aventures en mésaventures, Achille Fould fait tout pour séparer les amoureux clandestins. Il en résulte trois tentatives de mariages ratés. Jusqu’à la naissance d’une fille aînée, Consuelo Fould. Suivie par sa sœur, Georges Achille Fould. Gustave décède d’une mort précoce et la veuve aborde une nouvelle existence, excentrique et émancipée. Elle épouse le prince de Valachie Georges Stirbei, homosexuel. Une histoire d’amitié et surtout une couverture. La féministe côtoie Georges Sand et Rosa Bonheur tandis que les filles Fould deviennent artistes peintres. Le pavillon des Indes offre justement un magnifique panorama sur le paradis des impressionnistes : l’île de la Jatte.


Du pavillon éphémère à la résidence d’artiste
Conçu par l’architecte Caspar Purdon Clarke pour accueillir les collections personnelles du prince de Galles, le pavillon des Indes fait figure d’emblème britannique lors de l’Exposition Universelle de 1878 à Paris. Installé rue des nations dans l’immense verrière du Champ-de-Mars, il suscite les fantasmes et attire les foules avec plus de 16 millions de visiteurs.
“ Une success-story
pour le futur roi d’Angleterre ”
Il faut dire que l’orientalisme a le vent en poupe à cette époque. Bois de mélèze et ambiance feutrée, nous plongeons à la fois au Rajasthan et en Roumanie. Après l’événement, une partie de l’édifice est rachetée par Georges Stirbei. Il l’implante dans son parc et le transforme en villa atelier pour ses filles adoptives. Restauré en 2013, le pavillon des Indes accueille aujourd’hui des artistes en résidence.
Croisière vers le nord et le pavillon de Suède-Norvège
Meryl nous fait traverser le parc jusqu’à l’ancien pavillon de la Suède-Norvège, lui-même édifié à Paris pour l’Exposition Universelle de 1878. Ce grand chalet scandinave, symbole de l’alliance entre les deux pays, abrite le musée Roybet Fould depuis 1927. C’est Consuelo Fould qui a légué le pavillon à la ville de Courbevoie pour y ouvrir un musée dédié à son maître : le peintre Ferdinand Roybet. Il présente cet été une exposition temporaire autour des œuvres du publicitaire Jules Chéret. Des affiches hautes en couleurs pour revivre les ambiances festives des Expositions Universelles.
Je quitte l’Inde et la Scandinavie pour retraverser le pont de Levallois. Au sud de la Seine apparaît le quartier d’affaire de la Défense. Changement de décor et changement d’époque : depuis la tour Nobel, traversez le plus grand musée à ciel ouvert de France. Un carrefour international de l’art contemporain.
La croisière au port de Gennevilliers…
c’est du béton !
Des années que vous marchez sur le bitume de Paris. Mais savez-vous où il est fabriqué ? Méconnu et pourtant incontournable, le port de Gennevilliers est parmi ces lieux de pèlerinage industriel et touristique à l’allure sauvage et parfaitement coordonné. Une visite pour le moins décalée, à l’image de notre guide, Bruno de Baecque. Ici point de rois pionniers du Grand Axe mais des ouvriers pionniers du BTP durable. Vendredi 29 mai, rendez-vous devant le débarcadère pour naviguer dans les Hauts-de-Seine autrement.
A bord de notre bateau, Bruno nous explique l’organisation de cette plate-forme logistique multimodale. Du transport fluvial, fluvio-maritime, ferrovière, routier ou encore par holéoducs, les matériaux acheminés ici participent d’un réseau parfaitement agencé. Et ce n’est pas moins de 275 entreprises pour 8000 employés. Les activités comprennent essentiellement la logistique, le BTP, la métallurgie et le recyclage. Les matériaux, déblais, granulas, ferraille, sont massifiés et recyclés pour renouveler les déchets, les routes et les bâtiments de toute l’agglomération parisienne. Une économie circulaire et intelligente qui fait de ce port un carrefour pour l’industrie du développement durable. Depuis les darses, nous apercevons quelques ouvriers. Bruno s’amuse avec son public : « Voyez un peu, quand vous démarrerez votre stage demain… ».


Bruno nous invite à recycler notre imaginaire et à observer le port différemment, au-delà de la beauté fonctionnelle des débris. D’un tas de ferraille, Janine aperçois la tour Eiffel et Paul voit dans un tas de goudron une plage de sable noire. « Paul doit être un cousin de Janine » s’exclame Bruno. Les conteneurs hyper colorés me font penser à des LEGOS et je revois encore le pavillon de l’île Seguin, lui même fabriqué à partir de conteneurs maritimes. Bruno nous confie un secret : « Lorsque vous irez au Louvre, dans l’aile Sully, caressez le mur, il est lisse comme du marbre. En vérité c’est du béton lissé, produit par Lafarge ». Brusquement la visite est interrompue par l’apparition d’un hélicoptère et le groupe commence à chahuter… « Le transport fluvial après ça, c’est presque ringard » rajoute Bruno. Je sourie intérieurement. « Puisque vous ne pouvez pas lutter contre l’hélico, autant commenter l’hélico » me confie t-il en aparté. Finalement c’est aussi ça les défis du tourisme industriel.
Sur place ou à emporter ?
Nous passons sous un pont double, construit en béton. Et à votre avis, il vient d’où ce béton ? Ici au port de Gennevilliers ça tourne rond. Je commence à oublier le bruit et la poussière. D’ailleurs nous ne sommes pas là pour manger un sandwich ! Notre croisière se termine devant les Grands Moulins de Paris, autrefois installés dans le 13ème arrondissement. Ils produisent la farine qui alimente les boulangeries de Paris et de la petite couronne. A votre avis, 3000 tonnes de farines par jour, ça correspond à combien de sandwichs ?
Passer du béton au Louvre et du Louvre au béton, c’est découvrir la face cachée du tourisme francilien. D'ailleurs on ne peut pas être à la fois au Louvre et au moulin ! Quoique portées par les jeux et les fantaisies de Bruno de Baecque, les croisières au port de Gennevilliers offrent un voyage surprenant à travers Paris. Le tourisme industriel a trouvé son complice, pour le plus grand plaisir des curieux.