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Travel by Inception

  • Photo du rédacteur: Agathe Richard
    Agathe Richard
  • 11 févr. 2018
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 12 févr. 2018

Le « set-jetting », cette forme de tourisme inspirée des films et des lieux de tournage, prend énormément d'ampleur depuis plusieurs années. En 2012, selon une enquête du TCI Research (Tourism Competitive Intelligence), le cinéma a influencé 40 millions de touristes dans le choix de leur destination, soit 4% des touristes internationaux. Comme le disait déjà François Truffaut, « le cinéma est un mélange de spectacle et de vérité ». C’est aussi un environnement immersif dans lequel il est possible de s’incarner. Les images ne sont jamais seulement des images, elles possèdent des en-deçà et des au-delà, elles forment des mondes.



Dans la culture de la simulation qui est la nôtre, nous sommes de plus en plus à l’aise avec le fait de substituer des représentations de la réalité à la réalité. Les techniques du cinéma convoquent le corps du spectateur-acteur au sein de l’espace simulé et le transforment, par le biais de l’émotion, en voyageur potentiel. Des chercheurs ont également établi des ressemblances entre les touristes adeptes du set-jetting et les pèlerins. Les expériences vécues sont généralement liées à des émotions réconfortantes et à un sentiment d’appartenance à une communauté. Le 25 avril 2017, le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, célébrait même officiellement le « La La Land Day ». Ryan Gosling et Emma Stones seraient-ils les nouveaux saints d’Hollywood ? Quoiqu’il en soit, je ne sais pas s’il vaut mieux se vouer à Dieu qu’à ses saints mais on peut aussi remercier Damien Chazelle d’avoir fait s’envoler le tourisme à Los Angeles. Une augmentation de quelques 20,6 milliards de dollars de recettes touristiques était prévue en 2017 grâce à la comédie musicale. Une véritable aubaine pour le superbe Griffith Observatory, un lieu déjà mythique du cinéma hollywoodien, et pour les fans de James Dean...

« Le set-jetting aurait presque trouvé
Sa formule magique : La fureur de vivre »

On comprend donc vite l'intérêt des professionnels du tourisme souhaitant recevoir des tournages, un marché de plus en plus concurrentiel. Atout France a d'ailleurs publié, en partenariat avec Film France, un livre intitulé « Tourisme et cinéma, comment dynamiser son territoire par l'audiovisuel », un guide pour développer les synergies entre ces deux filières. En effet s'il existe de belles campagnes marketing de ciné-tourisme - on se souvient de celle de Visit Britain pour le lancement de Sky Fall avec le slogan « Bond is Great... Britain » - prévoir l'accueil des tournages sur son site ou sa destination permet, en coordination avec la production, d'anticiper des placements de produits cohérents, comme l'offre « circuit en Aston Martin » de Visit Britain. Mais il y a aussi des effets pervers et des destinations victimes de leur succès. C'est le cas de la ville de Dubrovnik en Croatie, envahie par les fans de la série Game of Thrones. En 2016, L'Unesco avait averti que le statut de patrimoine mondial de la ville était en danger. De la mesure en toute chose donc. Le marché du ciné-tourisme est un marché exigeant, qui se développe bien au-delà des blockbusters, a le goût des making of, recherche l'authenticité des lieux, propose des visites guidés, des applications et des contenus enrichis.

Si on peut voler une idée dans un esprit,
Pourquoi on ne pourrait pas en semer une aussi ?

Cette réplique du film Inception de Christopher Nolan, résume bien ce que le tourisme doit au cinéma, et au ciné-tourisme. Nul besoin de développer des campagnes marketing à foison lorsque le comportement des spectateurs parle de lui-même. En revanche il devient très instructif d'observer ces comportements afin de mieux connaître ses différents clients et d'imaginer de nouveaux services.



Cette scène culte du film Inception est celle qui a fait la renommée du Pont de Bir-Hakeim, plus connu des touristes sous le nom de « Inception Bridge ». La série américaine « Parks and recreation » y a d'ailleurs tourné un épisode. Une mise en abyme et un clin d'œil romantique où un couple d'américains visite Paris et se rend sur le fameux pont. On voit bien que les films et l'atmosphère qui s'y déploie ont une influence sur le type de voyage adopté par les visiteurs (en solo, en couple, en famille, entre amis...) et qu'il convient d'être attentif à ces indices pour mieux s'adresser à ses « personas ». L'UGC, ou « User Generated Content », ce contenu généré par l'utilisateur, est aussi le reflet des attentes et des tendances, comme l'indique le hashtag #InceptionBridge


Les voyages forment les cinéastes... A ce propos, la radio Ground Control invitait récemment Samantha Fuller, la fille de Samuel Fuller, expatrié en France, amoureux de Paris, et dont la Cinémathèque rend hommage à travers une rétrospective. Un très joli témoignage à réécouter en podacst sur le Soundcloud de Ground Control : « Paris, refuge des cinéastes : une histoire d'amour et une destination ».


Paris, Paris... Et si c'était par la fin que tout commençait ? Il est amusant en effet de souligner qu'Inception signifie « commencement » ou « origine ». Et à en croire l'usage de certains touristes étrangers sur Pinterest ou Instagram, le pont de Bir-Hakeim est bel et bien une destination romantique. Un marché de niche pour les wedding planners ? Il faut croire que Paris mériterait également son #InceptionDay


Sources :

Moteur, ça tourne et… voyage!

veilletourisme.ca/2013/10/09/moteur-ca-tourne-et-voyage/

La La Land fait s'envoler le tourisme à Los Angeles

http://www.lefigaro.fr/cinema/2017/04/21/03002-20170421ARTFIG00019--la-la-land-fait-s-envoler-le-tourisme-a-los-angeles.php

"Game of Thrones", une plaie pour la ville de Dubrovnik en Croatie

https://www.lesechos.fr/20/08/2017/lesechos.fr/010182317979_-game-of-thrones---une-plaie-pour-la-ville-de-dubrovnik-en-croatie.htm

Paris, refuge des cinéastes


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