De Breaking News à Deep Dream
- Agathe Richard
- 18 févr. 2018
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 févr. 2018
Vous souvenez-vous de ce film d’action Hongkongais, Breaking News, où une capitaine de police décide, après un affrontement sanglant et la défaite des forces de police à la télévision, de réaliser un grand « show télévisé » en organisant un guet-apens devant l’immeuble occupé par les criminels ? Si cette critique des médias a parfois été qualifiée de factice, son réalisme et sa dérision en font pourtant un divertissement intelligent, et intelligible. Car cet usage des médias n’échappe pas à notre réalité.

Sans rien envier au système autoritaire chinois, cette fable médiatique sortie en 2004 - la même année que le réseau social Facebook - nous convoque et nous rappelle ce qui fait la force des images télévisées. Dans un contexte complètement différent et bien plus dramatique, je pense que chacun se souvient de l'omniprésence des forces de l'ordre dans les rues de Paris suite à l'état d'urgence. Ces reportages télévisés sont encore dans notre mémoire collective comme un spectacle à la fois inquiétant et rassurant. Et un écho à cette liberté « libérée » par le géant américain Facebook, liberté individuelle elle-même un peu factice. Où est Charlie lorsque tout le monde est Charlie ? Entre les mains du géant américain Facebook sans doute, ou celles des Paradise papers très certainement.
Vous le savez, en Chine, pas de Facebook, Twitter, YouTube ni même Google.
Uniquement des réseaux locaux qui ont profité du protectorat de la censure chinoise pour se développer. Dans ce contexte, comment observer, interagir ou développer sa communication auprès des touristes chinois, qui comme nous, partagent leurs photos et échangent avec leurs proches pendant leurs voyages ? En commençant bien-sûr par WeChat ou « Weixin », développé par le géant chinois Tencent Holdings Limited, premier réseau social chinois et troisième mondial. Bref... entre le made in USA et le made in China, les professionnels du tourisme peuvent toujours s'y retrouver.

Mais revenons un peu à la culture francophone. Depuis 2015, les temps se sont apaisés, et les images restent, pour tout un chacun, le pivot de nos relations que nous souhaitons renouvelées et optimistes. D’où une redéfinition constante de l’usage des médias sociaux, des images et de l’éthique des réseaux. Cette relation homme / machine, ce champ de possibles opérés par les images et ce point de vue existentiel sur les technologies, le net artiste Gregory Chatonsky, franco-canadien vivant entre Paris et Montréal, s’y consacre depuis déjà plusieurs années.
Le rêve est toujours en avance sur la vie, c’est une vérité absolument acquise, une vérité comme deux et deux font quatre, ce qui veut dire que la vie vérifie toujours ce que le rêve a discerné et conclut avant elle.
Louis Althusser
Il présentait d’ailleurs une conférence sur Deep Dream au Musée d’Art Moderne de Paris que je vous invite à redécouvrir. Deep Dream est un programme de vision par ordinateur créé par Google et dont le code initial était Inception, comme le film du même nom. Il utilise un réseau de neurones artificiels. Et quand la technologie s’inspire de la nature, il faut laisser parler la nature.
Deep Dream : Le rêve du réseau
« Je ne suis pas obsédé par l’idée d’être en contrôle de ce que je fais. J’aime que mes créations m’étonnent, cela me touche beaucoup. J’aime l’idée que les chefs-d’œuvre peuvent arriver par accident. »
Gregory Chatonsky
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